On se souvient de la légende de la gravure de Goya, « le sommeil de la raison engendre des monstres ». Bienvenue chez les monstres !
Au fil de cinq chapitres entrecoupés eux-mêmes de fragments, comme autant d'éclats d'un temps suspendu, circulaire, où se perd la notion même du temps, voici le bestiaire de la nuit d'un insomniaque qui laisse s'écouler, á ciel ouvert, le flux de conscience de ses pensées, rêveries, souvenirs, portraits, cauchemars éveillés, associations d'idées cocasses, poétiques ou graves.
L'homme ne parvient plus á dormir : parce qu'il « en a trop vu » ? Parce qu'il hait le sommeil ou le redoute comme la mort ? Parce qu'il ne supporte pas de ne plus être en contrôle ? Parce que ce temps perdu pourrait mieux être mis á profit pour d'autres « recherches » ? Parce qu'il est devenu l'esclave d'un cocktail de somniféres qui tue en lui la faculté du rêve ?